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« Toute technologie suffisamment développée se confond avec la magie. » Arthur C. Clarke, auteur de science-fiction

Le techno-paganisme est un mélange de technologies contemporaines et de paganisme, c’est-à-dire toutes les pratiques sortant du culte chrétien établi depuis le Vème siècle. Ce concept est donc à la fois très vaste, mais aussi associé à une sous-culture qui se situe à la croisée de l’informatique et de la fiction métaphysique.

Par ailleurs, il est notable que tous les rituels religieux utilisent les technologies une fois qu’elles ont été assimilées comme habituelles : le feu, l’écriture, les télécommunications … Mais l’abondance de machines qui nous dépassent menace de faire glisser toute pratique vers un Culte du cargo, c’est à dire l’imitation des formes du rituel, vides de sens, sans les comprendre.

styled-image Illustrations de Josan Gonzales, artiste cyberpunk et transhumaniste.

Definitions

Le neo-paganisme est un terme décrivant les religions modernes qui ont été ravivées depuis le XIX, reconstruites ou inspirées par les religions préchrétiennes des régions européennes, comme le Druidisme, et du Proche-Orient principalement. Mais pour ces pratiquants de plus en plus nombreux depuis les années 60 avec le New Age, le culte de la technologie ou l’utilisation magique de la technologie contemporaine, n’est pas une pratique pagan ou neopagan.

styled-image Stonehenge en 2021, des neopagans se regroupent parmis la foule pour célébrer Litha, le jour du solstice d’été. Photo par Scott Barbour.

“On pourait débattre sans fin pour savoir si les pagans d’aujourd’hui on une authentique continuité avec les pagans de l’antiquité, mais sur la question d’une terre vivante et d’une nature possédant une valeur intrinsèque, il y a bien plus de similarité que de différences.”

The Gaia Hypothesis: Science on a Pagan Planet, Michael Ruse

L’origine du terme techno-paganisme viendrait de discussions sur les serveurs Usenet et d’échanges FTP anonymes, lancés par deux étudiants de l’université de Duke. Ils formèrent une communauté active dans les années 80, pendant l’arrivée des premières fictions cyberpunk. Ces groupes sont proches du transhumanisme, des hackers et prônent les pratiques spirituelles libres, où se retrouvent la Techné (réaliser ses idées dans le monde) et la Poiesis (exprimer ses idées par des mots).

Les sources

styled-image Henry Spencer, un des fondateurs de Usenet, a numérisé les 141 bandes magnétiques contenant les discutions pour les héberger sur Internet Archive.

Le techno-shamanisme est plus récent et se perd aux frontières de la fiction par ses croyances new-age. Il fait le pont entre la contre-culture psychédélique et celle informatique des années 60, la sous-culture techno-pagan des années 70-80, et cyberpunk des années 90. Il se répand dans la culture rave depuis vingt ans.

styled-image Insight Institute est une expérience artistique en ligne inspirée du Zen par Paweł Rewucki. C’est un exemple d’une spiritualité traditionelle transmise par le biais d’une technologie moderne.

Je suis fier de proclamer que je suis artificiellement intelligent. L’intelligence que j’utilise actuellement est le résultat d’une énorme quantité d’entraînement mental que j’ai subie. La plus grande partie de mon intelligence provient d’autres personnes qui m’ont enseigné et de l’étude du travail d’autres personnes.

Si quelque chose est artificiel, cela signifie que c’est un artefact, créé par des humains. Cela ne signifie pas “moins que réel” ou “inférieur”, comme beaucoup l’interprètent. Tout ce qui est créé consciemment est, par définition, “artificiel”.

Mon intelligence est presque entièrement ma propre création et celle d’autres humains auprès desquels j’ai appris. Le “matériel” de base a été fourni par l’évolution, mais l’intelligence brillante a été créée par moi-même et d’autres humains, et est donc “artificielle”.

Plus nous dirigeons notre croissance, plus nous devenons artificiels et auto-créés. Je suis fier d’être artificiellement intelligent et je m’efforce de le devenir encore plus.

Questionne la tradition.

From: postmaster@maxwell.lucifer.com Sun Nov 10 23:53:30 1996 / David Musick

styled-image Haruspice est une instalation de Jonathan Pepe, cette machine sert d’interface entre les humains et les dieux en lisant l’avenir au travers de ses propres viscères.

La technologie et l’Église

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L’industrie au service de la religion connaît une transformation significative à l’ère numérique. Les lieux de culte, équipées de systèmes audiovisuels sophistiqués et de streaming en direct, attirent un large public. Cela n’a pas empéché l’église de s’intérésser au neopaganisme et au cyberespace.

Church Interiors

Ces vastes complexes aménagés par Church Interiors évoquent des “temples du numérique”. Cette convergence de la technologie et de la foi incarne la possibilité de transcender les frontières traditionnelles entre le spirituel et le materiel moderne. Les megachurches, avec leurs retransmissions en direct sur Internet et leur utilisation d’outils numériques pour engager les fidèles, ouvrent des voies pour explorer des dimensions spirituelles à travers le prisme du numérique, défiant ainsi les notions établies de l’expérience religieuse. Cette perspective met en avant l’idée que la technologie peut être un outil pour la découverte et l’expression spirituelle.

En France, Le jour du seigneur est la plus vieille émission télé avec le journal : elle est diffusée chaque dimanche matin depuis le 9 octobre 1949. La messe est d’abord tournée dans un studio de la rue Cognacq-Jay puis à partir d’octobre 1957 dans une chapelle-studio, l’église de l’Annonciation, et à partir de 1970, dans différentes églises paroissiales.

Internet Archive est une bibliothèque numérique américaine fondée le 10 mai 1996 et présidée par Brewster Kahle, défenseur de l’information libre. Depuis 2009 ils sont installés dans une église, la Fourth Church of Christ, Scientist. Elle offre un accès gratuit à des collections de documents numérisés, notamment des sites web, des applications logicielles, de la musique, des documents audiovisuels et des documents imprimés.

styled-image Les serveurs de Internet Archive dans la Fourth Church of Christ

L’Archive milite également en faveur d’un Internet libre et ouvert. L’Internet Archive permet au public de charger et de télécharger du matériel numérique sur son cluster de données, mais l’essentiel de ses données est collecté automatiquement par ses robots d’indexation, qui s’efforcent de préserver la plus grande partie possible du web public. Ses archives web, la Wayback Machine, contiennent des centaines de milliards de captures web. Les archives supervisent également de nombreux projets de numérisation de livres, qui constituent collectivement l’un des plus grands efforts de numérisation de livres au monde.

Nichée dans le parc verdoyant de l’université polytechnique de Catalogne à Barcelone, une petite chapelle d’apparence modeste abrite le 25e superordinateur le plus puissant du monde. Mare Nostrum est un super ordinateur développé par le BSC, el Centro National de Supercomputation. Son objectif est de fournir aux chercheurs de toute l’Europe un accès à des ressources de calcul à haute performance afin qu’ils puissent accélérer leur connaissance et leur compréhension des concepts liés aux domaines du changement climatique, de l’astrophysique et des sciences de la vie.

styled-image MareNostrum dans la Chapelle Tore Girona

Mare Nostrum est installé dans le hall principal de la Torre Girona, une chapelle datant des années 40. L’endroit a été utilisé régulièrement comme église catholique jusqu’à sa déconsécration dans les années 1960, avant d’accueillir le supercalculateur MareNostrum en 2005 et, à son tour, le Centre de supercalcul de Barcelone (BSC).

L’informatique occulte

Bénie soit cette machine,
Que ses données soient propres.
Que les fichiers restent à leur place,
Loin des lecteurs de disques, gardez la poussière.
L’écran ne devra jamais scintiller,
Qu’il n’y ait pas de pics sur les lignes électriques.
Comme les chênes étaient sacrés pour les druides,
Ne laissez pas le clavier souffrir de fluides.
Les disques pleins seront rares,
La mémoire aura sa parité.
Du modem viendront des merveilles,
Sans que le bruit de la ligne ne fasse d’erreurs.
Qu’il n’attrape jamais de virus,
Et que tous ses logiciels restent désirables.
Que l’imprimante ne bourre jamais,
Et ne me laisse pas produire du spam.
Je demande à Eris, noble reine,
Que Murphy reste loin de cette machine.

1988, Zhahai Stewart Blessings on this fine machine

styled-image Le Hollerith tabulator Un calculateur statistique à carte perforée de Herman Hollerith, fondateur d’I.B.M, servant au recensement des américains au début du XX.

Si vous aimez les chants informatiques, je vous conseille de découvrir ce recueil de musique édité par I.B.M en 1937.

Même pour les programmeurs et les concepteurs de circuits électroniques, l’ordinateur reste une chose qui dépasse foncièrement l’entendement. (…) Une machine capable d’accomplir des millions d’opérations par seconde est tout bonnement trop complexe pour être entièrement comprise par un cerveau humain, quel qu’il soit.

Tomorrow Now: Envisioning the next fifty year, Bruce Sterling, gourou du cyber âge, un auteur de science-fiction cyberpunk.

Voici un extrait du manuel “Structure and Interpretation of Computer Programs” (page 30), rédigé en 1984 par des professeurs au Massachusetts Institute of Technology. Il est connu sous le nom de “Wizard Book” dans la culture des hackers et enseigne les principes fondamentaux de la programmation informatique.

styled-image La couverture du “Structure and Interpretation of Computer Programs”.

“Un processus informatique ressemble beaucoup à l’idée qu’un sorcier se fait d’un esprit. On ne peut ni le voir ni le toucher. Il n’est pas du tout composé de matière. Cependant, il est bien réel. Il peut effectuer un travail intellectuel. Il peut répondre à des questions. Il peut affecter le monde en déboursant de l’argent dans une banque ou en contrôlant le bras d’un robot dans une usine. Les programmes que nous utilisons pour conjurer les processus sont comme les sortilèges d’un sorcier. Ils sont soigneusement composés à partir d’expressions symboliques dans des langages de programmation obscurs et ésotériques qui prescrivent les tâches que nous voulons que nos processus accomplissent. Dans un ordinateur qui fonctionne correctement, un processus informatique exécute des programmes avec précision et exactitude. Ainsi, comme l’apprenti sorcier, les programmeurs novices doivent apprendre à comprendre et à anticiper les conséquences de leur magie. Même de petites erreurs (généralement appelées “bugs” ou “glitches”) dans les programmes peuvent avoir des conséquences complexes et imprévues.”

The “Wizard Book”

Peut-être est-ce c’est pour cette raison que les processus informatiques cachés, intouchables, de plus bas niveau, s’appellent des “Daemon” ? Enfin je voudrais donner les lois de Clarke. L’écrivain britannique de science-fiction Arthur C. Clarke a formulé trois adages connus sous le nom de “Clarke’s three laws”. Ils font partie des idées qu’il a exprimées dans ses nombreux écrits sur le futur.

  1. Lorsqu’un scientifique éminent mais âgé affirme qu’une chose est possible, il a presque certainement raison. Lorsqu’il affirme que quelque chose est impossible, il a très probablement tort.
  2. La seule façon de découvrir les limites du possible est de s’aventurer un peu au-delà, dans l’impossible.
  3. Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

styled-image Le décors cylindrique de 12 mètres de large de 30 tonnes de la station spatiale du film 2001, l’Odyssée de l’espace adapté par Stanley Kubrick du roman de Arthur C. Clarke.

Le techno-paganisme

De par ses rituels, la pratique spirituelle fait souvent appel à un objet matériel servant de catalyseur. Il est donc naturel d’en venir à l’utilisation des technologies modernes dans les pratiques neopaganes, comme les autres. On peut trouver des témoignages de l’utilisation d’un lazer comme baguette magique, de lumières LED comme bougies, ou d’un ordinateur comme grimoire. Nombreux sont les médiums qui proposent leur services à travers le téléphone ou les vidéoconférences. Les pratiquants préviennent que le principal danger est d’être distrait dans leur pratique par les dysfonctionnement technologiques et les réseaux.

Les technopagan utilisent également des téléviseurs, des fours et autres objets électriques dans ces mêmes pratiques rituelles ou divinatoires : le naturel des pratiques pagan et neopagan, les objets classiques de la magie, disparaissent, laissant la place à des objets de leur quotidien. Ils prétendent pratiquer le paganisme avec une meilleure technologie, mais la même énergie.

Des ouvrages en pierre tout en hauteur confèrent une présence matérielle aux idées de loi, de durée et de définitivité divine. Il y a quelque chose de cet egypticisme dans les gratte-ciel de New-York, de Chicago et de Hong-Kong. C’est dans ces architectures que la métaphysique illustre la thèse selon laquelle la bléssure nommée temps ne se guérit que par la pierre éternelle. […] Seul celui qui découvre en lui-même la sagesse immobile des pierres a trouvé la pierre philosophale.

La Mobilisation infinie, Peter Sloterdijk

La technologie est donc vue comme un outil spirituel, mais les technopagans revendiquent aussi l’insertion de l’esprit dans les artefacts, dans une forme de panthéisme. Lorsqu’il est utilisé pour décrire des systèmes de croyances, le technopaganisme se concentre sur l’aspect spirituel de la technologie. Cela peut inclure la croyance que les objets technologiques et les artefacts de la vie moderne, tels que les bâtiments, les routes, les parcs, les voitures et autres objets de ce type, ont des esprits totémiques, qui leur sont propres. Cette croyance s’étend également aux villes. Une croyance qui pourrait heurter est que l’internet lui-même est en train d’acquérir un esprit unique.

L’automobile est l’objet sacro-saint de la modernité, elle est le centre cultuel d’une religion universelle cinétique, elle est le sacrement sur roues qui nous fait participer à ce qui est plus rapide que nous-même. Qui conduit une voiture s’approche du divin, il sent son petit moi s’élargir en un Soi supérieur qui lui donne en patrie le monde entier sur voies rapides.

La Mobilisation infinie, Peter Sloterdijk

Avec le regroupement dans la Silicon Valley des pionniers de l’informatique nombreux à être adeptes du new age, avec la création d’Internet et du cyberespace ouvrant une porte physique vers un monde spirituel, le nouvel âge de l’ordinateur nous a fait entrer dans la dimension des esprits : la noosphère.

styled-image Yann Minh est un artiste numérique, hacker, nøøNaute, pionnier dans le design de cyberespaces. Sans parler de techno-paganisme, ses thèmes touchent le transhumanisme, l’érotisme, et science-fiction, tout en questionant notre rapport aux mondes virtuels.

Selon la perspective des technopagans, le cyberespace est considéré comme un espace où les individus peuvent se connecter à des aspects de leur être intérieur, explorer des états de conscience altérée, ou entrer en contact avec des dimensions spirituelles. Certains adeptes de cette idée soutiennent que le cyberespace, avec ses vastes réseaux et son potentiel d’interaction à l’échelle mondiale, peut servir de plateforme pour des expériences transcendantales ou de croissance personnelle. Ils croient que les environnements virtuels, les forums en ligne, les réseaux sociaux et d’autres aspects du cyberespace peuvent faciliter des connexions émotionnelles et spirituelles profondes entre les individus. A coté de l’éxistence de cette mouvance et des fictions qui s’en inspirent, nait le mouvement esthétique cyberpunk, inspiré de façon symbolique du monde de l’informatique et des technologies.

Cyberdog, Londres

Le techno-shamanisme

Le shamanisme est un ensemble de formes de médiation entre les humains et les esprits assurée par des shamans, se retrouvant chez de nombreux peuples, présentant un caractère d’universalité. Les traditions animistes, shamaniques, et par extention, panthéistes, ne sont pas que des traditions religieuses distinctes, mais elles participent à une compréhension du monde par des expériences spirituelles ou symboliques voulant dépasser les limites matérielles et les frontières établies.

Le travail du costumier et scénographe Outchesque, à la frontière du technoshamanisme, du solarpunk, et de l’upcycling totémique.

Dans la trance-music les gens vibrent et tournent jusqu’à atteindre l’hyper-ventilation et l’expérience des ondes alpha-psychédéliques. (…) Ils se trouvent alors complètement “transe-formés” par cet excès primal et physique. Alors, il se passe un truc, une énergie païenne s’empare d’eux, à force de danser n’importe comment au rythme d’un shamanisme high-tech.

Kraftwerk : Man Machine and Music, de Pascal Bussy, 1991

Le techno-shamanisme est une variante postmoderne du néo-shamanisme. Sans être directement issu des cultures technopagan, il s’en inspire et en hérite. Il renvoie à la fois à l’idée que la musique rythmique contemporaine (techno, musique industrielle tribale en particulier) permet d’atteindre l’état de transe et d’entrer en contact avec d’autres mondes et que le musicien est un néo-shaman, un medium. La scénographie s’en inspire et est infusée de rituels religieux, les styles vestimentaires viennent de l’univers tribal, et les activités des festivals amènent aux exercices spirituels.

Une scénographie de Outchesque pour El Dia de los Muertes, halloween 2022, par la Horde. Portraits faits avec Stable Diffusion, animés en lente décomposition, et projetés en holographes par LuxFelicis. Photos par Renaud Konopnicki.

Les fêtes goa et psytrance ont un aspect visuel souvent porté sur la spiritualité. Les graphismes de ces décorations sont associées avec des thèmes tels les aliens, l’hindouisme, le shamanisme, la technologie, des images psychédéliques et l’art optique. Les lieux devant les stands de DJ présentant des objets de culte sont des décorations courantes.

Scénographie du Nataraja Psychedelic Gathering 2023 par Isomorphik Arts, Vidéo-LED mapping par LuxFelicis, Photos par Lila Azeu & Gaby Gabou

On peut y voir un dépassement de la perte du religieux par la sécularisation de la fin du XXe siècle, mais également un désir de réenchantement des technologies industrielles contemporaines par l’utilisation de l’ordinateur à des fins magiques, ou encore une vision cybernétique du retour à la nature. Tout un univers fictif et imaginaire est né des pratiques neopagan, formant une boucle de rétroaction rapides dans les influences entre les forums technopagan, la fiction cyberpunk, et les technoshamans des rave party. Cette inspiration venue d’une pratique marginale mais bien réelle, porte une volonté de s’affranchir des industries nous dépossédant des technologies et des institutions qui régulent le spirituel, par une sous-culture à l’ésthétique symbolique.

Défilé John Galliano Hommes Hiver 2007, Coiffes par Stephen Jones, Photos par Marcio Madeira

Pourrait-on croire que cela amène à l’idée que l’Internet a son propre esprit, que les Univers sont une simulation informatique, que les circuits électroniques sont une forme de magie, que coder revient à jeter des sorts, et que les imageries de la culture pop sont des icônes d’adoration ?

styled-image Internet Explorer par Daniel Keogh.